Une relative période de calme; à la télé, un témoignage touchant

Publié le par Mimi, l'accompagnante

Tout d'abord je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui m'ont laissé des messages d'encouragement. En pricipe j'ai répondu de façon plus directe et/ou privée que à la suite du message. J'espère n'avoir oublié personne…

Depuis mon précédent écrit ici, il y a eu une période de calme relatif. Je ne dirai pas qu'il n'y a pas du tout eu d'agression verbale, je mentirais, mais globalement c'était moins fort moins intensément continu, plus peut-être  un petit effort supplémentaire de ma part?  en tout cas c'était un  peu moins stressant.

Mais il en faut toujours si peu pour qu'il prenne  la mouche. Je me demande pourquoi il interprète et surinterprète toujours si négativement la moindre  chose que je dis. Ce qui m'enlève d'autant plus l'envie de faire un effort pour arriver à communiquer, puisque dès que je l'ouvre, par exemple pour répondre à sa question, c'est pour que ça tourne mal. Donc mieux vaut s'abstenir, c'est moins stressant pour tout le monde.

Bon , je commence quand même aussi à avoir repéré des réflexes qu'il vaut mieux que j'évite d'avoir maintenant, quitte à d'autant plus systématiquement passer pour l'imbécile de service. Par exemple en particulier pour les choses qu'il cherche et qu'il s'indigne que ce ne soit pas à la place où il croit l'avoir laissé et ne surtout pas l'avoir rebougé lui-même et qu'il engueule la cantonnade de lui piquer ses trucs… ne plus dire "mais non, c'est toi qui l'a mis ailleurs", c'est un très mauvais bouton…

Une chose qui est très gênante, et ce n'est pas de sa faute, mais en ce moment je me demande s'il y a moyen de remédier aux inconvénients que ça représente dont l'énervement: il cherche un mot, qui peut être un nom de lieu ou de chose; j'essaye de deviner le domaine de ce qu'il veut dire et lance des propositions; niet à tout ce que je propose, bonne réponse introuvable; pour finalment s'apercevoir plus tard que j'avais bien plusieurs fois fait la bonne suggestion mais il n'a pas identifié le mot comme étant celui qu'il cherchait.
Et je pense aussi que cela révèle bien un degré de plus dans l'oubli. Est-ce que je me trompe?

Et dernièrement, je le trouve physiquement affaibli, comme une étape dans ce sens. Mais c'est peut-être passager et qui pourrait s'améliorer avec le bon air etc. Mais appétit  très très limité…

Il est particulièrement pénible avec les histoires d'argent…
Pour mes nouvelles lunettes que j'ai été obligée de faire, il m'a dit qu'il participait de moitié. Je sais qu'il est sincère au moment où il me le dit, pas de problème à ce niveau, mais je m'attends plutôt à ce que ça ne passe pas dans les réalités étant donné diverses choses actuelles qui me permettent de le penser. Je n'entre pas dans tous les détails, c'est fastidieux. Mais comme finalement actuellement j'en suis réduite à tout assurer financièrement, ça devient dur dur. Espérons que ça s'arrangera.

Ce soir, à la télé, par hasard, on présentait un cas de Alzheimer. C'était quand il était déjà couché.
Ce monsieur qui a maintenant 67 ou 9 ans a été diagnostiqué Alzheimer à l'âge de 47 ans. Il n'est pas physiquement handicapé mais n'arrive plus beaucoup à lire les kanjis, on lui met les furigana pour qu'il puisse lire ses interventions lors de symposiums et autres assemblées du même genre où il témoigne.
Un moment m'a fait un drôle d'effet pendant ce reportage: être devant la maison, dans la rue, pour voir si sa femme arrive, même si ce n'est pas du tout encore l'heure prévue mais la notion de temps est un peu disparue: j'ai cru voir mon mari!
Ce monsieur avait l'air tout gentil tout doux avec sa femme. Il redoute le jour où il n'arrivera plus à dire le nom de sa femme (tiens, et si je demandais à mon mari comment je m'appelle? vu que tout à l'heure il se demandait ce qu'il devait faire quand je lui ai dit qu'il devait écrire son nom à tel endroit… edit: un point positif, récemmet il m'a spontanément appelée par mon nom; par contre, le connaissant ou du moins connaissant se réflexes actuels, je suppose qu esi on lui demande abrptement mon nom, il ne saura pas répondre). Et lors d'une de ses interventions publiques, ce monsieur en a parlé et a assuré, les larmes dans les yeux et dans la voix, que de toute façon, même s'il n'arrivait plus à dire son nom, sa femme serait toujours présente dans son esprit, dans son cœur.
Et ça m'a abusivement émue alors qeu ça ne s'adressait pas à moi…

Demain matin, on part pour 2 ou 3 nuits à la montagne à notre endroit habituel.  J'espère que ça va bien se passer…

En me relisant avant de mettre en ligne, je pense à une chose: une de personnes qui m'encourage  beaucoup  (merci ma Douce) m'a dit plusiuers fois que je ne devais pas abusivement m'inquiéter de ma capacité ou non à faire face à certaines situations: on s'adapte à tout. Je me demandais jusqu'à quel point il fallait la croire en ce qui me concerne. Et bien je me rends compte que lorsque je m'exprime ici sans intention aucune  de dramatiser la situation mais plutôt à me plaindre de ma difficulté à m'adapter, les personnes qui me lisent perçoivent peut-être une situation plus pénible encore que ce que je vis réellement. Parce que j'ai appris à vivre même pas au jour le jour mais à l'instant. Je m'efforce de faire comme si tel désagrément n'avait pas eu lieu dès qu'un petit quelque chose permet un dérivatif de l'esprit (d'où le sentiment de me désagréger un peu moi aussi, l'impression d'une sorte d'amnésie dont je ne fais plus très bien la différence entre le volontaire et le résultat d'une situation qui serait un peu identique à celle de mon mari…) Et c'est, avec le recul aussi, que je me rends compte que je me suis tout de même en partie adaptée, comme on me l'avait assuré…

Je ne suis pas sure de m'être exprimée très clairement à la fin mais il est tard, j'ai encore quelques petites choses à faire, je laisse en l'état…


Publié dans constat

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Bonsoir MimiJ'espère de tout coeur que votre petite escapade vous fera du bien ! !peut être que sortir du contexte journalier risque d'améliorer la situation?Je trouve que ce que tu racontes lorsque ton mari a dit, les larmes au yeux que tu serais toujours à ses cotés est une belle preuve d'amour reconnaissant ainsi que tu l'épaules jour après jour  ! !Mimi, je t'envoie des milliers de bisous en t'embrassant de tout mon coeur@nne marie
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M
Je me suis peut-être mal exprimée, ce n'est pas mon pmari, c'est le monsieur du reportage s'adressant à sa femme. Et j'ai peut-être d'autant plus été touchée par ce que je voyais que j'avais l'impression d'un grand contraste avec ce que je vis à ce moment-là.