Maladies dégénératives et agressivité

Publié le par Mimi, l'accompagnante

Finalement, je ne suis pas revenue "très bientôt" contrairement à l'intention déclarée.

Comme toujours, j'ai beaucoup altérené les moments où je me sentais "normale" et les moments de découragement, de lassitude plutôt. Une grande lassitude. Je sais que ça peut être bien pire (ce le sera peut-être) mais l'usure du cumul des "petites" choses au quotidien, 24h/24. Les nerfs en prennent un coup. Je suis bien consciente que ma capacité de patience est un peu limité. J'ai conscience aussi que ma capacité compassionnelle s'est émoussée. Il faut peut-être que je me resaisisse.

Mais pas trop de compassion non plus, je ne pense que ce soit un bon moteur d'action efficace.

Plusieurs facteurs sont en jeu pour en être arrivée là. Par lequel commencer? J'ai du mal à déterminer l'ordre d'importance.

Bien sûr il y a l'usure du temps.

Il y a les faits que j'ai du mal à admettre, à "faire avec"
- le fait qu'il m'accuse constamment quand il ne trouve pas quelque chose qu'il a mal placé: il n'admet pas que ce soit possible… son sempiternel "arienai" pour tout et n'importe quoi
- y compris de lui avoir volé son argent quand il ne met pas la main sur l'argent qu'il a ou croit avoir.
- il me reproche de ne pas être assez gentille: après tout, soyons honnête, remise en question personnelle, il faut que je fasse plus pour répondre aux exigences de son vécu perturbé, faussé; dur dur; je manque probablement d'esprit d'abnégation.

Il y a que j'ai du mal à gérer une attitude encore plus douce et affectueuse du fait de son agessivité et susceptibilité.
Ce qui m'inquiète un peu, c'est que ces jours-ci, l'agressivité est revenue ou peut-être devrais-je dire: à monté d'un cran. Par moments, il part tout d'un coup dans des crises de nervosité bien peu justifiées où il s'en prend à moi, me lance un coup de poing dans le bras, ou me lance coussin, revue, journal… à la figure… Aujourd'hui, non, mais ces tout derniers jours, j'ai eu droit à ça…

Comment je (ré)agis dans ce cas?
- Pour le coup de poing sur le bras, je tends la bras en disant "d'accord oui allez vas-y tape" il a comme une hésitation à le prendre comme un truc qui l'énerve encore plus donc il a envie de continuer ou au contraire prendre conscience qu'il vaudrait peut-être mieux arrêter, ce qu'il fait, en se rattrapant par les paroles etc.
- Pour les choses qu'il me lançait à la figure: j'étais en train d'écrire sur mon ordinateur, un portable. Je n'ai rien dit, j'ai esquivé les coups en protégeant discrètement l'ordinateur, je me suis montrée imperturbable. J'ai bien dit "montrée". Au dedans, une autre chanson, on s'en doute. Avec en plus un zeste d'inquiétude de ne pas vraiment savoir jusqu'où ça pourrait aller ou non.
On comprendra que j'aie des moments de cafard, de lassitude.

A tout cela s'ajoute un élément, dû au médecin (oui, encore…) D'après ce que me dit mon mari (dernièrement, il préférait aller le voir seul) le médecin a encore répété que finalement il (mon mari) n'était pas malade. Je sais qu'il veut dire qu'il ne s'agit pas du vrai Alzheimer mais "seulement des effets de l'âge". Un des éléments qui l'amène à le dire c'est qu'il trouve que mon mari  n'a pas tant dégringolé que ça en  un an. Pas tant que ça, peut-être, en un sens, pas Alzheimer , peut-être mais en tout cas ça y ressemble terriblement.
Et je me rappelle trop quand il m'a dit il y a un an et quelques mois "maintenant vous ne penserez plus il est méchant mais il est malade". Et on veut me faire inverser le propos. Dans ce cas-là, s'il n'y a pas l'excuse médicale, puis-je accepter l'agressivité, et ce qui redeviendrait de la mauvaise foi? Non, n'est-ce pas. Or les examens l'ont bien montré, le cerveau est pas mal endommagé.
Alors le médecin devrait s'exprimer un peu plus adroitement. Trouver une façon de tranquilliser mon mari qui ne soit pas trop pénalisante. Mais on oublie peut-être que penser au moral des troupes qui entourent le malade (non, c'est vrai, il n'est pas malade, c'est le nouveau refrain) est important aussi pour lui; en plus, la troupe est réduite à une seule personne. Alors raison de plus. D'ailleurs les assistantes sociales s'inquiètent toujours un peu pour moi, parce que elles, elles sont conscientes.

Bon. Une fois que j'ai commencé, je sens des tas de choses à dire. Mais il est abusivement tard et c'est très néfaste à ma santé de ne pas me coucher. Je vais vraiment tâcher de mieux m'organiser.


Publié dans constat

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C
Bien me voilà!!<br /> je decouvre...<br /> Bon j'ignore vraiment le vêcu de l'"aidant" du malade alzheimmer..<br /> Ayant fait un stage en hopital long séjour, je sais juste que cela va devenir de plus en plus difficile pour toi..Il est vraisemblable que la dégradation est déjà bien avancé,et j'ignore tout des dispositions prises à l'égard de ces malades au Japon..Mais mimi, ne te culpabilise pas : 24h/24 c'est impossible pour une seule personne!!<br /> Vois si tu ne pourrais pas trouver quelques relais?<br /> Tu as nécessairement besoin de te ressourcer ..<br /> Je vous embrasse et vous remercie de votre présence sur notre blog!!<br />  <br />  
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Mimi, comme dit chouchounette, il est vraiment dommage que je sois si loin car je pense que nous nous serions bien entendues et cela aurait pu te faire qq moments d'évasion dont tu dois bien avoir besoin.Sache que je pense beaucoup à toi et je t'envoie des milliers de bisous   @nne marie
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C
Courage ma Mimi ! Tu as de la force ! J'espère que son état va se stabiliser quand même parce que je me fais quand même du soucis pour toi. Tenir le coup n'est pas facile quand on est "oublié", saches que des gens penses a toi aussi. Je regrette de ne pas pouvoir être plus près, car, penser, c'est bien, être présent, c'est mieux ! Mais, il est bien dommage que le médecin soit revenu sur ses propres propos, ça risque de gêner à une réelle explication de sa maladie.Garde courage, dans un sens, tu as des gens autours de toi.Plein de bises affectueuses.Chouchounette.
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