Un enjeu de santé publique: Alzheimer…

Publié le par Mimi, l'accompagnante

Je propose à votre réflexion, et à vos réactions, cet extrait d'un article du journal Le Point. Précision nécessaire: c'est moi qui souligne…

On n'oubliera pas que le facteur héréditaire est rare: à peine 10% des cas; ni qu'un facteur sociculturel favorable ne garantit pas d'y échapper, nous sommes nombreux à tristement le savoir…

UN FORMIDABLE ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE

Résultat, en 2001, on comptait, en France, 435 000 personnes (3 millions en Europe) atteintes de la pathologie d'Alzheimer, auxquelles viennent s'ajouter chaque année entre 90 000 et 100 000 nouveaux cas. Dès lors, compte tenu des décès dans les tranches d'âge élevées, qui comprennent aussi le plus grand nombre d'alzheimers, on estime qu'en 2010 il y aura dans l'Hexagone 500 000 malades. Le pire est à venir.

La progression du mal, dont la courbe suit, en parallèle, celle du vieillissement de la population, est un formidable enjeu de santé publique, une sombre perspective pour la Sécurité sociale et un défi pour la cohésion familiale et sociale. Les laboratoires pharmaceutiques ne s'y trompent pas. Ils investissent des sommes colossales dans la recherche de nouveaux médicaments, espérant de considérables retours sur investissement. Pour l'instant, il faut être clair, aucune des molécules qui sont sur le marché ne guérissent ces malades. Ces remèdes permettent seulement - et ce n'est déjà pas si mal ! - de retarder l'apparition des symptômes, donc de mieux vivre ce vieillissement pathologique du cerveau (voir l'interview du professeur Françoise Forette, p. 15).

Même si des cas, très rares, de maladie d'Alzheimer précoce ont été signalés, l'affection débute, en général, après 70 ans, et sa prévalence ne cesse d'augmenter avec l'âge en touchant, à peu près à égalité, hommes et femmes. Et si les femmes actuellement alzheimer sont effectivement plus nombreuses que les hommes, c'est parce qu'elles vivent plus vieilles.

Selon l'étude la plus complète, réalisée sur quarante ans aux Etats-Unis dans la ville de Rochester (Minnesota), il faut s'attendre à voir apparaître, pour 100 000 personnes, 4 nouveaux cas dans la tranche des 30-59 ans ; toujours pour 100 000 personnes, 95 cas chez les 60-69 ans ; et 530 chez les 70-79 ans. Pour les personnes âgées de plus de 80 ans, on enregistrera annuellement 1 430 patients nouveaux. Si l'on ajoute à la maladie d'Alzheimer les autres démences séniles (voir encadré ci-dessous), il apparaît que, dans une large proportion, les centenaires n'ont plus toute leur tête... Or, on estime que de 7 000 aujourd'hui en France le nombre des centenaires devrait atteindre 150 000 au milieu du siècle nouveau.

L'âge, s'il joue globalement un rôle déterminant dans la survenue de la maladie, n'est pas le seul facteur de risque. Il existe ainsi des familles où le nombre de personnes développant la maladie est statistiquement plus élevé que dans la population générale. Autrement dit, le risque, pour une personne donnée, de développer le mal est plus grand si un parent a déjà été atteint. Deux causes possibles à ce phénomène dit de « concentration familiale » d'alzheimer : l'environnement et/ou la génétique. Effectivement, en 1991, une équipe londonienne, dirigée par John Hardy, est parvenue à identifier un premier gène muté impliqué dans les formes familiales du mal. Or ce gène, dénommé APP (pour amyloid precursor protein), commande la production dans l'organisme de la protéine amyloïde qui joue un rôle - mais lequel ? mystère - dans la croissance des neurones, ces cellules nerveuses qui sont l'élément de base du câblage du cerveau. Depuis, d'autres gènes ont été découverts qui pourraient être impliqués dans la forme familiale de la maladie d'Alzheimer. Ils se transmettent aussi bien chez les filles que chez les garçons et sont dominants, c'est-à-dire qu'il suffit d'en recevoir d'un seul de ses parents pour être touché. Ces formes familiales avec transmission dominante sont exceptionnelles. Elles ne sont observées que dans moins de 20 % des cas à début précoce, parfois dès la trentaine. Trois mutations génétiques ont déjà été identifiées. Elles portent sur le gène du précurseur de l'amyloïde, contenu par le chromosome 21, le gène de la préséniline 1, situé sur le chromosome 14, et le gène de la préséniline 2, situé sur le chromosome 1.

Mais, au côté des gènes, l'environnement, et en particulier l'environnement socioculturel, reste un facteur déterminant dans la survenue de la maladie. En fait, comme c'est le cas pour de nombreuses maladies, et en particulier les maladies neurodégénératives, Alzheimer est un mal polyfactoriel. Autrement dit, si la génétique y prédispose à des degrés divers, l'environnement dispose.

Comme l'avait tout de suite compris Alois Alzheimer, en examinant sa fameuse patiente Auguste D. le 27 novembre 1901, la maladie à laquelle son nom est définitivement associé se caractérise par un ensemble de troubles qui affectent la mémoire. Ou plutôt, à des degrés divers, les différents types de mémoire. En un siècle en effet, sans en avoir percé tous les mystères, les psychologues et les neurologues ont tout de même passablement avancé dans la compréhension de la mémoire, faculté essentielle à la conscience.>> Fin de citation de l'article.




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