PLUS FACILE A DIRE QU'A FAIRE
Aujourd'hui, j'ai envie de donner ici la copie d'un courrier que j'ai envoyé à une amie que j'aime beaucoup, que j'estime beaucoup, qui vit une situation très difficile parce que son mari est atteint au cerveau et est beaucoup plus avancé que mon mari, quoique plus jeune de 16 ans.
<<Le problème, avec les personnes dans notre situation, c'est qu'on n'arrive pas à avoir la résignation, l'acceptance totale. Mon frère avait raison de me dire "il faut pourtant que tu acceptes sinon…" ben oui, sinon c'est d'autant plus dur dur. Je ne sais pas si tu te rappelles qu'une fois je t'avais dit "le pire c'est que quelque fois on voudrait faire entendre raison à quelqu'un qui n'a plus toute sa raison…" Je me permets de te copier ici une phrase écrite hier soir dans mon blog: "Ce qui est embêtant, c'est que lorsqu'on est dans ce genre d'impasse, je sens … comment dire… une sorte de panique, de découragement, de refus de ce que je constate, du genre: non, ce n'est pas possible, il n'est pas devenu si bête…" (zut, pendant que je t'écris, il devient très nerveux, je perds vite le bénéfice de ma petite promenade seule cet après-midi…) Je suppose que c'est pareil pour toi, on a toujours le sentiment qu'on n'a pas assez de patience, pas assez de résignation, pas assez de doigté, de savoir-faire… un petit côté quoiqu'on fasse, ce n'est jamais cela qu'il fallait… Ce qu'il faut (et je le dis pour bien m'en persuader aussi) c'est faire du mieux qu'on peut et en avoir la conscience tranquille, et penser à se préserver un peu aussi DANS LEUR INTERET: si on craque, on ne sert plus à grand chose pour eux. C'est qu'on me répète toujours au centre d'aide…
Alors justement toi ma grande, qui me conseillais bien, il y a quelques jours (zut, j'en ai marre d'entendre râler et claquer les portes) de préserver du temps et des occupations pour moi et de ne pas hésiter à me faire aider, toi donc, mets-tu bien tes conseils en application pour ce qui est de te faire aider? Fais-tu bien venir toute l'aide à laquelle tu as droit maintenant? D'accord passer quelques moments à divaguer agréablement sur (tel forum), ça détend un peu, mais t'absenter un peu de chez toi dans la journée pendant que l'aide à domicile est là pour ne pas le laisser tout seul sans trop en avoir l'air, ce sera bien, sinon mieux aussi, tu ne crois pas? Allez tu dois bien avoir une personne sympa pas loin avec qui faire une petite virée chez le glacier de (…) par exemple ou je ne sais quel autre truc qui te ferait plaisir. Et il n'y aura aucune raison de culpabiliser. Au contraire, tu agiras pour le bien commun en étant un tout petit moins fatiguée, tendue (ne me dis pas que tu ne l'es pas, je ne te croirai pas; moi dont la situation est pour l'instant moins avancée que chez toi, comment crois-tu que je suis ces jours-ci, même si j'essaye de ne pas l'étaler?) et donc d'une présence plus efficace pour lui aussi. Pour un peu je dirais: ne pas confondre courage et témérité… Oui, je sais, tout cela est plus facile à dire qu'à mettre en pratique, c'est certainement ce que tu as envie de me répliquer. Et moi je vais me répéter en disant que ce n'est pas uniquement pour toi, ton soulagement, que tu agiras, ce sera en même temps pour le bien de (…). Je t'assure que c'est le genre de chose qu'on nous dit à chaque fois aux réunions du centre d'aide. Les médecins eux-mêmes disent qu'il faut même plus s'occuper de l'accompagnant que du "malade" lui-même et celà même pour le bien du malade.>>
Je n'ai pas envie d'ajouter autre chose tout de suite…
<<Le problème, avec les personnes dans notre situation, c'est qu'on n'arrive pas à avoir la résignation, l'acceptance totale. Mon frère avait raison de me dire "il faut pourtant que tu acceptes sinon…" ben oui, sinon c'est d'autant plus dur dur. Je ne sais pas si tu te rappelles qu'une fois je t'avais dit "le pire c'est que quelque fois on voudrait faire entendre raison à quelqu'un qui n'a plus toute sa raison…" Je me permets de te copier ici une phrase écrite hier soir dans mon blog: "Ce qui est embêtant, c'est que lorsqu'on est dans ce genre d'impasse, je sens … comment dire… une sorte de panique, de découragement, de refus de ce que je constate, du genre: non, ce n'est pas possible, il n'est pas devenu si bête…" (zut, pendant que je t'écris, il devient très nerveux, je perds vite le bénéfice de ma petite promenade seule cet après-midi…) Je suppose que c'est pareil pour toi, on a toujours le sentiment qu'on n'a pas assez de patience, pas assez de résignation, pas assez de doigté, de savoir-faire… un petit côté quoiqu'on fasse, ce n'est jamais cela qu'il fallait… Ce qu'il faut (et je le dis pour bien m'en persuader aussi) c'est faire du mieux qu'on peut et en avoir la conscience tranquille, et penser à se préserver un peu aussi DANS LEUR INTERET: si on craque, on ne sert plus à grand chose pour eux. C'est qu'on me répète toujours au centre d'aide…
Alors justement toi ma grande, qui me conseillais bien, il y a quelques jours (zut, j'en ai marre d'entendre râler et claquer les portes) de préserver du temps et des occupations pour moi et de ne pas hésiter à me faire aider, toi donc, mets-tu bien tes conseils en application pour ce qui est de te faire aider? Fais-tu bien venir toute l'aide à laquelle tu as droit maintenant? D'accord passer quelques moments à divaguer agréablement sur (tel forum), ça détend un peu, mais t'absenter un peu de chez toi dans la journée pendant que l'aide à domicile est là pour ne pas le laisser tout seul sans trop en avoir l'air, ce sera bien, sinon mieux aussi, tu ne crois pas? Allez tu dois bien avoir une personne sympa pas loin avec qui faire une petite virée chez le glacier de (…) par exemple ou je ne sais quel autre truc qui te ferait plaisir. Et il n'y aura aucune raison de culpabiliser. Au contraire, tu agiras pour le bien commun en étant un tout petit moins fatiguée, tendue (ne me dis pas que tu ne l'es pas, je ne te croirai pas; moi dont la situation est pour l'instant moins avancée que chez toi, comment crois-tu que je suis ces jours-ci, même si j'essaye de ne pas l'étaler?) et donc d'une présence plus efficace pour lui aussi. Pour un peu je dirais: ne pas confondre courage et témérité… Oui, je sais, tout cela est plus facile à dire qu'à mettre en pratique, c'est certainement ce que tu as envie de me répliquer. Et moi je vais me répéter en disant que ce n'est pas uniquement pour toi, ton soulagement, que tu agiras, ce sera en même temps pour le bien de (…). Je t'assure que c'est le genre de chose qu'on nous dit à chaque fois aux réunions du centre d'aide. Les médecins eux-mêmes disent qu'il faut même plus s'occuper de l'accompagnant que du "malade" lui-même et celà même pour le bien du malade.>>
Je n'ai pas envie d'ajouter autre chose tout de suite…