QUAND JE DISAIS "VIGILANCE", avec Alzheimer…

Publié le par Mimi, l'accompagnante

Eh! oui, on ne peut jamais baisser la garde, et même en faisant attention, on n'est jamais vraiment à l'abri d'une (mauvaise) surprise…

Dans la matinée, nous sommes sortis pour faire des démarches ensemble, puis avons déjuené d'une pizza à Jimbocho, et j'e devais me dépêcher pour aller à une réunion du centre d'aide. En fait, j'étais même déjà un peu en retard. Nous sommes à la station de métro, j'achète mon billet et d'ailleurs je l'entends me rappeler qu'il n'y a pas besoin de billet pour lui. Ça y est, c'est fait, je me retourne et m'avance un peu: il a disparu!!! J'attends, je regarde bien, j'attends encore, je regarde sur tout le quai, et reviens encore à l'endroit où on montre le billet… toujours rien ni personne…
Je me suis efforcée de ne pas commencer à m'affoler comme à San Sebastian. J'ai réféchi à ce qui avait pu éventuellement se passer dans sa tête, à ce qu'il convenait que je fasse…
J'ai supposé qu'il avait probablement pris le train, donc j'y allais aussi, en essayant régulièrement le N° de téléphone de la maison; je décidais également d'aller au centre où j'avais prévu de me rendre: si j'avais besoin d'aide, c'était là qu'il fallait m'adresser de toute façon… C'est quasiment arrivée devant la maison (sur mon chemin de toute façon) qu'il a répondu au téléphone… d'après lui, c'était moi qui avait disparu!!!
Comme ces derniers jours, les pb sont un peu plus visibles, mauvais repère temporel, il a eu l'impression que çae j'avais dû passer sans le voir et du coup il est parti… C'est sûrement ce qui s'est passé.
Quand je suis rentrée après la réunion, il avait oublié, il n'a été question de rien. Je n'ai évidemment rien dit!!!!!

Ce n'est pas la première fois que je le cherche… pendant le voyage aussi…

Et puis l'autre soir il a de nouveau entendu des voix qui n'existaient pas. Cas typique de la démence…

La réunion elle-même au centre d'aide. Aujourd'hui, informations sur Alzheimer et démence vasculaire (mon mari est concerné par les 2) en particulier les 3 grands types d'attitude du malade lui-même et le comportement qu'il conviendrait d'avoir avec lui selon le cas. Ensuite, échange de paroles entre les personnes présentes.

Toutefois, je me suis demandé si c'était la bonne idée d'y être allé aujourd'hui. Encore plus le cafard… Je m'efforce de ne pas penser à ce que ça peut devenir, à ce que ça deviendra un jour ou l'autre, sinon ça donne envie de … de je ne sais pas quoi, mais rien de positif… style "je ne serai jamais capable de faire face à ça"… Or là, j'ai entendu des choses… Et puis la gentille petite dame à côté de moi qui elle aussi craque un peu en ce moment…
Mais il y avait aussi un pépé absolument adorable. 86 ans, un peu dur d'oreille, un joli sourire. Il est venu là parce qu'il se rend compte que sa femme de 83 ans commence à avoir des problèmes. Alors il veut se préparer en écoutant comment les uns et les autres on fait face aux  problèmes, comment se comporter etc. Et il en a parlé avec une simplicité et une gentillesse… j'avais envie de lui faire une grosse bise! En tout cas j'ai commencé à applaudir après son intervention et tout le monde a enchaîné!
Perso, je suis intervenue en particulier pour expliquer comment il fallait s'efforcer d'être zen (je ne l'ai pas dit comme ça en cadre japonais lol), faire le vide en soi pour en quelque sorte trouver tout naturel ou du moins arriver à faire comme si, en particulier dans les problèmes de communication. Quand 3, 4 fois de suite on pose la même question , qu'on donne la même réponse et c'est parti pour encore un tour, on a envie de dire "mais fait donc un peu attention à ce qu'on te dit" et c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire!!! il faut arriver à répondre autant de fois que nécessaire avec le même naturel, la même simplicité. Dur dur… De même quand il me montre quelque chose - de facilement identifiable, j'entends - qui est sous nos yeux et qu'il me demande ce que c'est; envie de dire:  tu vois  bien que c'est un morceau de pomme (par exemple) . Ben non! Tout le début de phrase est en trop… Répondre avec naturel et simplicité (oui, je me répète, c'est exprès, ne serait-ce que pour me persuader moi-même) "c'est un morceau de pomme", comme si c'était naturel et évident que cette questio soit posée.
Dur dur d'y arriver à tous les coups…

Heureusement, après, j'ai eu une conversation bienfaisante avec la jeune femme francophone du centre (on mélange les 2 langues dans nos échanges) et j'ai marché un peu avant de rentrer à la maison.
On verra de quoi demain sera fait…

Publié dans au jour le jour

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